dimanche 21 juillet 2013

NATION ET PEUPLE KABYLES

Le Sentiment national kabyle, dans son noble sens libérateur,  est l’instinct d’avoir la conscience innée d’appartenir à une nation - ou à une communauté, pour nos âmes frêles et sensibles -, constituée et unie par une identité, une histoire, une culture, une langue, une sagesse, une civilisation, une pensée et des valeurs kabyles communes, d’essence numide, consubstantielles à son identité réelle.
Depuis la nuit des temps, aucun envahisseur étranger ne parvint à dénaturer l’originalité numide dont issu le Kabyle. Cet autochtone d’Afrique du Nord est resté immuable et immaculé malgré les assauts barbares assimilationnistes des envahisseurs successifs. Il n’a pas fini d’asseoir son ardeur existentielle spécifique, sa conscience identitaire pour ainsi perpétuer ses survivances et permanences – lybiques - dans le temps et dans l’espace. La stèle d’Abizar et les peintures d’Ifigha à I3ezzugen (Azazga) antérieures à la période romaine, voire phénicienne (vers le Ve siècle avant J.C.) attestent que des Numides prospéraient librement sur une partie du territoire nord Africain numide qu’ils défendaient avec courage et abnégation, à qui on attribuait différents ethniques au rythme des invasions étrangères. Du royaume de la « Mauritanie césarienne » jusqu’au «Pays  Kabyle » d’aujourd’hui, en passant par les fédérations quénquégentiennes (dans le Djurdjura) et Bavariennes ( dans les Bibans), les Kotamas, Koukous, igawawen…ces numides ont évolué seuls et isolés du reste de leurs congénères [par instinct de survie] du fait des occupations successives, et partant ont acquis une originalité à tous égards et bâti une civilisation, une sagesse et des institutions spécifiques qui ont engendré une véritable grande nation, survivance de la nation berbère mère.  Ces numides de Kabylie conservent encore des valeurs et des gestes qui fondent les grandes démocraties contemporaines. Outre ses spécificités identitaire, linguistique et culturelle, la nation kabyle se singularise particulièrement par son organisation socio-politique et ses institutions millénaires républicaines qui auraient déjà inspiré Carthage, alors de structure monarchique. C’est une Confédération de plusieurs Fédérations – 3roche – solidaires, autonomes et égalitaires dont chaque Âarche est constitué de plusieurs villages, véritables républiques démocratiques, solidaires et laïques. Il est irrationnel et absurde dans ces conditions d’alléguer à tort le caractère tribal de cette organisation – de 3arch - compte tenu de l’organisation tribale qui est caractérisée par la concentration du pouvoir – patriarcal - sur une seule personne, généralement un parent d’un âge et d’une sagesse avancés, il est le guide politique et spirituel de sa tribu souvent lignagère.

Ce modèle d’institutions kabyles est le fondement des grandes démocraties authentiques de la planète où la "symbiose" entre le principe de l’autonomie et celui de la participation est confirmée.
La décentralisation des pouvoirs dans la Confédération et l’autonomie, à la fois de chaque Fédération et de chaque village qui la compose n’a pas empêché la cohésion, l’union et l’équilibre socio-politique du pays kabyle. Au contraire elle a renforcé l’ancrage du système de valeurs dans toute sa substance et sa forte conscience identitaire immuable commune, fière et impénétrable, de fraternité, de solidarité, de tolérance, de démocratie, d’hospitalité, de pruderie et l’imprégnation des principes de base qui fonde cette identité berbère que sont la liberté, l’honneur, la vigueur, l’innocence et souveraineté, le courage (nnif, tirrugza, lahrma,  lhiva, tsissas) - considérées comme la devise de « l’Être » et nation kabyles -.
L’Algérie, ce cadavre en putréfaction hérité des colonialismes arabo-turko-français, doit cesser son agonie jacobine et sa perversité négationniste. Elle n’a d’autres alternatives d’émancipation et de civilisation ni d’autres voies de progrès et d’humanisme que celles de s’inspirer des institutions démocratiques et républicaines kabyles tout en s’y prosternant pour reconnaître la nation et peuple kabyles – qui la précèdent de plusieurs siècles -. 
A cet égard, l’exaltation du sentiment national kabyle, la réhabilitation inéluctable des droits collectifs à la liberté et souveraineté du peuple kabyle, laissés en suspens depuis le mouvement nationaliste algérien et sauvagement confisqués et niés par les colonialistes panarabistes obscurantistes anti-kabyles depuis l’indépendance, sont l’ultime recours pacifiques pour la survie identitaire et la prospérité démocratique, économique et sociale de cette nation.
Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite. Le Kabyle ne doit reconnaître d’autre autorité que la sienne. Il doit recouvrer sa souveraineté, rebâtir ses propres institutions libres, démocratiques, laïques. Il a de ce fait le devoir de faire face aux ignobles crimes négationnistes, de colonisation, d'arabisation et d’éthnocide implacable anti-kabyle des arabes. Se faisant, il doit faire prévaloir son sacré droit de se réapproprier ses âme et destin pour s’affranchir de la domination et influence colonialistes arabes et de contraindre ces Arabes anti-kabyles à la repentance. Ce droit à la constance existentielle spécifique souveraine est imprescriptible, inaliénable, non négociable et sacré.

Vive la Nation kabyle. Vive le Peuple kabyle.